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Le contrôle des mauvaises herbes dans la culture des bleuets à feuilles étroites (ou nains)

par Janet Wallace

Le brûlage des bleuets à feuilles étroites tue la végétation concurrente, les ravageurs et les maladies, mais peut être dangereux et réduire les taux de matière organique du sol.  Photo: G. Kuwar

«Les mauvaises herbes sont généralement considérées comme étant la plus grande contrainte en production économiquement viable des bleuets à feuilles étroites », écrit Peter Burgess.

Le défi est particulièrement important pour les producteurs biologiques. Pour les bleuets à feuilles étroites, les méthodes de contrôle biologiques courantes des mauvaises herbes et la rotation des cultures ne s’appliquent pas. L’accent est plutôt mis sur l’avantage concurrentiel développé pour la culture en altérant les conditions du sol et supprimant la croissance des mauvaises herbes une fois ou quelques fois au cours de la saison. 

Les mauvaises herbes peuvent être contrôlées en appliquant les méthodes suivantes:

  • Le fauchage. Faucher au début du printemps peut habiller les plants et contrôler les mauvaises herbes.  Plus tard en saison, une faucheuse à barre de coupe peut être utilisée à quelques reprises pour couper les mauvaises herbes plus hautes que les plants de bleuets. Cela amoindrira les réserves d’énergie des mauvaises herbes et peut empêcher les plus hautes d’entre elles de produire des graines.
  • Le brûlage. Le brûlage tôt au printemps ou à la fin de l’automne peut tuer plusieurs mauvaises herbes annuelles, détruire les semences des mauvaises herbes et supprimer les mauvaises herbes pérennes. Il permet aussi de contrôler certains ravageurs. Burgess recommande de brûler les champs au moins toutes les quatre années pour élaguer les plantes et contrôler les mauvaises herbes. Cependant, le brûlage peut comporter des risques, être dispendieux et détruire la matière organique du sol.
  • Modification du pH. Les bleuets s’épanouissent dans des sols qui sont trop acides pour la plupart des mauvaises herbes. En appliquant du soufre dans les champs, les producteurs peuvent réduire le pH du sol. À un pH de 5.0, les bleuets mettront hors concuurence une grande partie de leurs compétiteurs.

Goutam Kuwar mène un projet de la Grappe scientifique biologique où il compare les effets du fauchage et du brûlage, et évalue l’impact des applications de soufre. Kuwar est un étudiant des cycles supérieurs sous la supervision du  Dr Nathan Boyd du Collège d’agriculture de Nouvelle-Écosse.

Les résultats préliminaires de Kuwar sur un site de recherche ont révélé ce qui suit:

  • le brûlage printanier a engendré des rendements supérieurs et un plus grand contrôle des mauvaises que le fauchage printanier;
  • les applications de soufre ont stimulé les rendements et supprimé les mauvaises herbes;
  • les parcelles brûlées avaient des taux supérieurs de matières organiques du sol, d’azote, potassium, calcium et magnésium, en comparaison des parcelles fauchées;
  • les parcelles brûlées produisaient plus de fleurs que les parcelles fauchées.

Les résultats compilés sur un site indiquent clairement que le brûlage est un moyen de contrôle efficace, particulièrement lorsqu’il est combiné à des applications de soufre. Cependant, l’étude n’évalue pas l’impact du fauchage au cours de la saison végétative. Sur ce site,  le « brûlage de paille » était effectué là où la paille était appliquée au champ avant le brûlage.

Le brûlage libre était effectué sur le second site (où aucune paille n’était appliquée). Les résultats provenant de ce site n’étaient significativement pas différents entre les parcelles fauchées et brûlées au niveau du contrôle des mauvaises herbes, de la qualité du sol et des rendements en bleuets. Cependant, les fleurs étaient plus nombreuses sur les parcelles brulées.

Il peut être nécessaire d’adopter l’approche des « multiples petits marteaux » pour contrôler les mauvaises herbes dans les bleuetières. Le brûlage et les applications de soufre à intervalles de quelques années combinés au fauchage répété à quelques reprises en saison peuvent permettre un contrôle rentable des mauvaises herbes dans les cultures de bleuets à feuilles étroites.

Cet article est d’abord paru dans l’édition spéciale Été 2012 du “Canadian Organic Grower” consacrée à la recherche. Cette édition spéciale du TCOG est publiée grâce au soutien de la Grappe scientifique biologique. Les projets de la Grappe scientifique biologique décrits dans cet article ont été financés par Agriculture et Agroalimentaire Canada.

La Grappe scientifique biologique du Canada (GSB) fait partie de l’Initiative de grappes agro-scientifiques canadiennes du cadre stratégique Cultivons l’avenir d’, une initiative fédérale-provinciale-territoriale. La GSB est dirigée par le Centre d’agriculture biologique du Canada et par le demandeur principal de l’industrie, la .


ééԳ:

  1. Burgess, P. 2004. Weed control. In Campbell, R (Ed.) . pp. 23–26.
  2. Kuwar, G. Pers. comm. April 24, 2012